je ne suis pas très à l'aise avec la notion théorique de transfert. En pratique c'est plus facile et très intuitif.
Il s'agit, sur le principe, de passer d'une gestuelle détachée de soi à une prise de rôle ou soi même devient ce que l'on est en train de dire.
Classiquement, un sourd parlant de lui même, expliquant un truc qui lui est arrivé, commencera par définir la scène, : "hier je suis allé chez ma cousine" (hier cousine ma moi aller chez" puis "j'ai sonné à la porte" en mimant le fait de sonner à une porte, avec tout son corps (et non pas "porte sonner fini" qui semble complètement incongru dans le contexte)
entre la prise de rôle et la description en suite de signes, s'établit une sorte d'équilibre, avec des allers retours, en fonction intuitive de ce qui est le plus compréhensible.
"un homme promène son chien" en signes, "il le caresse" (prise de role du maitre), "le chien est content" (prise de role du chien, mais partielle avec le signe "le chien remue la queue, mais le regard dirigé vers le maitre situé en haut ) "les deux s'éloignent" (classificateurs)
je ne sais pas si je suis très clair, mais c'est comme ça que je le ressens, mais c'est un truc qui se travaille, et s'intègre assez vite
on a aussi ce genre de démarche quand un narrateur ( le signeur) raconte un dialogue entre deux personnes. Il y a trois cas :
le narrateur parle
la personne A parle
la personne B parle
en français écrit, ce sont des tirets ou des guillemets qui rythment le dialogue et permettent de savoir qui parle :
un couple se promène, s'arrête devant la carte d'un restaurant .
-"Qu'en penses tu ?" demande la femme ?
-"Ca me parait apétissant !" réponds le mari
les deux poussent la porte du restaurant .
c'est par une prise de rôle, soit total (on MIME A, on MIME B) soit partiel ( on est A/B , mais qui signe ) que l'on aura l'équivalent en LSF
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