L'homme de décembre porte une écharpe. Il a le bras endolori par les piqures et regarde son voisin d'un oeil soupçonneux. Il fréquente le marché de Noel de la place de la Victoire, et achète du pain d'épices et des tripoux. Il recoit ses cousins du nord qui lui disent qu'il fait beau ici, ses parents du sud qui lui disent qu'on y gèle, et ses cousins lyonnais qui lui parlent de gastronomie avec condescendance.
Ses promenades hivernales et hebdomadaires le rassurent sur le coté lointain du réchauffement climatique, à la vision du Pavin ourlé de blanc ou du Sancy poudré.
Il mange des pâtes de fruits à la gentiane, fabriquées en Chine, mais qui lui rappellent le bon vieux temps.
La canelle masquant particulièrement bien le gout du Saint-pourçain, il boit du vin chaud en se prenant pour un gourmet alsacien.
Puis il rentre dans son logement surchauffé, ôte une ou deux couches de flanelle, et repense au temps ou Vialatte rythmait ses lectures quotidiennes de La Montagne.
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