On a eu peur
, puis on a rêvé, on a vu des animaux revenir
, des eaux redevenir transparentes
et des montagnes réapparaitre au loin.
Mon voisin confiné s'est occupé de sa fille, et a défriché son jardin en potager.
Nos chefs, des trémolos dans la voix, nous ont dit que la leçon ne serait pas perdue, que le monde allait repartir sur des bases plus saines, plus vraies, plus pérennes.
On a fait des masques, des applaudissements, des potions, des lotions, des semis, des attestations, des Skype, du pain et des yaourts.
On a acheté nos poireaux à l'agriculteur bio local.
Puis la World Company a encliqueté ses engrenages à raboter les consciences, à pervertir les raisonnements, à déguiser les valeurs ; les politiques, toute honte bue, n'ont pas tardé à nous expliquer que c'était la faute à leurs adversaires, au grand capital, aux hordes communistes, au pétrole, au nucléaire, aux chinois, à l'Inserm, aux pangolins, à la CIA, et aux lobby pharmaceutique, un peu de notre faute aussi.
Bah dans 15 jours on aura oublié tout ça, métro boulot, dodo, BFM, crêpes au sucre sur la plage, et chefs de services au front pour remotiver les troupes.
C'était pourtant un des derniers avertissements avant liquidation.
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