Quand je n'ai rien à dire....

Comparaison

Un 59° policier vient de se suicider en 2019, probablement victime des conditions indignes de l'emploi fournit par son employeur, L'ÉTAT. Signalons pour mémoire que, entre 2008 et 2009, une trentaine de salariés de l'entreprise France Télécom se sont donné la mort selon les syndicats, et qu'à la suite de ce macabre décompte,  le PDG est passé au tribunal.  Alors j'attends avec impatience de savoir exactement la définition du mot EGALITE dans la tête de notre président.

metaphore

Imaginons que je suis instituteur d'une classe.

Chaque semaine, les élèves me donnent quelques euros, mais les enfants de ménage modeste ne me donnent presque rien, et ceux de ménage aisé un peu plus.

La promesse est que ceci leur sera rendu en fin d'année, à chacun, pour qu'ils puissent tous partir en vacances. Ceci en fonction du nombre de semaines ou les élèves auront été présents : si 2 élèves ont été présents tout le temps, ils recevront la même somme, etc...

Pour les encourager à bien travailler dans l'année, il y a même un petit bonus pour les meilleurs de la classe (donc malus pour les moins bons).

Je collecte cet argent.
Je regarde dans la cagnotte (qui produit des intérêts à la caisse d'épargne, en attendant d'être redistribuée) ... C'est une belle somme quand même !

J'en prendrais bien un peu aussi … comme j'ai plusieurs classes, si je fais le coup à chacune, je vais mes faire des c**** en or …
Mais comment faire pour que ça passe ? Plusieurs idées …

Idée 1 : Au lieu de leur redonner l'argent le 15 juin, je leur donne le 1° juillet. Du coup, je gagne 15 jours d'intérêts de caisse d'épargne, et puis sais t on jamais, pendant ces 15 jours un élève peut disparaitre…

Idée 2 : Sous prétexte de "stimuler leur réussite scolaire", seuls ceux qui bossent jusqu'au 14 juillet auront la totalité. Avant il y aura une décote. Après je prétend qu'il y aura une surcote, mais pas grave : ils partiront tous le plus vite possible, fatigués par l'école, je vais y veiller.

Idée 3 : Sous prétexte d'équité, je vais quand même mieux compter les absences déjà faites depuis le début de l'année… toute absence dans l'année, même avec mot des parents, et j'enlèverai la somme correspondante de toute la semaine.
Idée 4 : Le petit Durand, là au fond de la classe, il est là tout le temps, il ne cotise pas beaucoup : ses parents sont pauvres, mais d'un autre coté il a des bons de la mairie pour manger moins cher à la cantine. C'est un sacré avantage !
Le petit Dupond, là, il bosse bien c'est vrai, il a même obtenu une bourse, c'est un avantage financier !

Le petit Martin à droite, il a accepté, pour rien, de s'occuper de la bibliothèque, car personne ne voulait ce boulot ! en échange il a le droit de partir une semaine à l'avance...quand plus personne n'emprunte de livres pour la dernière semaine.

Bon je vais monter le bourrichon aux autres (à cet âge là ils sont si naïfs !) en attirant leur attention sur les régimes spéciaux Durand / Martin /Dupond, ces sales petits privilégiés qui mettent en péril les vacances de tous, et leur suggérer qu'il faut que ces avantages cessent !

 

Résultat ?

1) Martin / Dupond / Durand ne seront plus "spéciaux", les autres sont rassurés par cette preuve de régime universel.

2) Grâce à ces autres (à cet âge là ils sont si naïfs !) je vais pouvoir capter 20% de la cagnotte

3) Ces autres (à cet âge là ils sont si naïfs !) là ou ils touchaient 100 euros le 15 juin, toucheront 80 euros le 1° juillet

4) Et encore, seulement si je n'arrive pas à leur trouver une absence pendant l'année scolaire déjà effectuée

Mais ils sont contents ! (À cet âge là ils sont si CONS !)

 

Moi aussi (qui ne suis pas con) je suis content.

Addendum : pour ceux à qui il manquerait 20 euros pour partir en vacances je peux leur donner les coordonnées d'un pote à moi Il est banquier

Aurelien Barrau

Aurélien Barrau fait partie de la toujours plus vaste famille des "collapsologues".

Ce n'est pas sa formation (d'ailleurs qui est véritablement "spécialiste" ou "formé" en collapsologie ?). C'est plutôt un physicien, spécialiste de cosmologie, il travaille sur des machins très complexes, comme la gravitation quantique à boucles, les trous noirs, ou les évolutions de la relativité générale. Bref tout un tas de trucs auxquels la majorité des gens (dont moi) ne comprennent rien.
Mais c'est un esprit ouvert, notamment en philosophie ou en poésie. (cf la page wiki citée plus haut).
Je suis régulièrement ce qu'il publie en matière de collapsologie, et je trouve que, de publications en publications, son analyse (ou plutôt, son intuition !) de ce qui va arriver s'affine de plus en plus.
Je me méfie des opinions POLITIQUES, car les politiques ont tendance à enfourcher les malaises de la société pour nous expliquer brillamment qu'en votant pour eux, le malaise disparaitra , donc, je ne soucris à aucune des interprétations POLITIQUES de ce que disent les collapsologues, pas plus Aurelien Barrau que Yves Cochet, François Ruffin ou autre personne ayant eu la soudaine révélation du mur vers lequel on fonce en klaxonnant joyeusement.
Cette précaution étant dite, voici ce qu'il a écrit dans Libération, ces jours ci, je trouve ceci bien pensé.

Pour ceux qui n'arriveraient pas à ouvrir le lien, voici le texte .

-------------------------------------------------
Nous manquons tellement d’audace…

Par Aurélien Barrau, professeur à l’université Grenoble-Alpes, astrophysicien au Laboratoire de physique subatomique et de cosmologie — 26 décembre 2019

Les anomalies de notre système politico-économique doivent mener à la révolution. Pas pour couper les têtes, mais pour changer radicalement de modèle.

Les résistances et contestations sont nombreuses. Elles fleurissent partout. Mais, pour l’essentiel, elles visent à tempérer des réformes, à infléchir des dérives, à corriger des erreurs. C’est heureux. Mais n’est-il pas temps de demander beaucoup plus ? Ou plutôt : d’exiger tout autre ?

Le philosophe Thomas Kuhn décrivait l’avancée des sciences comme une succession de périodes «normales», suivies par l’amoncellement d’anomalies conduisant aux révolutions qui mènent à des changements de paradigmes. Il semble difficile de ne pas considérer aujourd’hui que notre modèle politico-économique, loin du fonctionnement «normal», est grevé de tant d’anomalies que tout plaide pour un changement radical de paradigme.

Ces anomalies ne sont pas marginales, mais existentielles. La vie sur Terre est en train de s’effondrer, et tous les chiffres sont affolants. La catastrophe dépasse largement le problème du réchauffement climatique : elle exige une révolution de notre rapport à l’espace, à la nature, à l’altérité. D’indécentes, les inégalités sociales sont devenues obscènes. Elles engendrent même une baisse de l’espérance de vie dans plusieurs des pays les plus riches. L’Occident moderne n’est plus que prédateur, il est maintenant suicidaire.

Pourtant, un peu partout, les pouvoirs politiques se raidissent, optent pour des mesures gravement liberticides, musellent les lanceurs d’alerte, décuplent les pouvoirs de la police et des autorités de surveillance, durcissent la répression, développent une dialectique du mensonge qui ne se dissimule même plus, nient l’intérêt commun au profit de celui de quelques-uns, affichent un cynisme qui confine à la provocation, humilient les minorités, précarisent les populations, encouragent les forces mortifères et répriment les résistances salvatrices.

Mais pourquoi faudrait-il se contenter de résister ? A quoi bon sauver quelques meubles quand tout le territoire est en feu ? N’est-il pas précisément temps d’envisager la révolution ? Certainement pas, évidemment, pour couper les têtes ou prendre revanche : de brutalités, nous fûmes abreuvés à la nausée. Il s’agit tout simplement de devenir enfin un peu sérieux et raisonnable - donc révolutionnaire - dans un monde qui nie la vie elle-même, en elle-même, dans un monde qui commet le pire : un crime contre l’avenir.

On peut - on doit - se battre sur «l’âge pivot» pour éviter que la réforme des retraites ne soit trop dévastatrice. Certes. Mais puisqu’il est question d’un régime «universel», ne serait-ce pas le moment de considérer ces mots avec sérieux ? Poser une question simple et de bon sens : une femme de ménage ayant, durant toute sa vie, mené un travail éreintant et sous-payé ne mérite-t-elle pas, au moins, la même retraite qu’un directeur de grande entreprise ayant déjà largement profité des douceurs de l’opulence et jouissant sans doute des économies suffisantes pour ne jamais y renoncer ? Le mot «universel» prendrait ici son sens ! La retraite doit-elle refléter les immenses disparités de la vie professionnelle qui la précède, et donc entériner - voire renforcer - les inégalités sociales ?

La pollution tue 800000 personnes par an en Europe. L’Australie brûle, dévastée par une insoutenable canicule. Les animaux meurent partout. Les pays pauvres sont, matériellement et symboliquement, pillés avec une indolence qu’on pourrait presque dire sans précédent. Et le monde occidental découvre la vacuité d’un large pan de son axiologie, incapable de comprendre les enjeux sociaux, écologiques, décoloniaux, féministes, religieux, animalistes… C’est le moment ou jamais.

Trois choix s’offrent à nous. Premièrement, nous pouvons continuer sur notre lancée et précipiter le pire. Emporter le monde entier dans le suicide sale de la dernière éjaculation meurtrière d’une minorité d’humains décidant du sort de tous. Deuxièmement, il est envisageable de ralentir un peu le processus : alterner, en quelque sorte, chimio et radiothérapies pour tempérer la prolifération tumorale. Troisièmement, il pourrait être tentant de devenir sérieux. C’est-à-dire d’oser tout mettre sur la table : interroger nos valeurs et comprendre comment nous avons pu en arriver à trouver que préférer la vie à l’argent est une position «radicalisée».

Changer profondément notre système financier - et ce n’est qu’une partie de la solution - semble impossible. Il y a, dit-on, des «réalités économiques». Peut-être. Mais, il y a aussi des réalités physiques, climatiques, biologiques, médicales… Et, qu’on le veuille ou non, elles ne sont pas contractuelles : on ne peut pas les renverser par une simple décision. Elles relèvent d’un niveau de réalité plus «profond», moins arbitraire, et témoignent toutes d’un monde à l’agonie.


Pourquoi le système économique - celui-là même qui confère autant de richesse à une poignée d’humains qu’à la moitié de la population mondiale - nous apparaît-il comme intouchable alors même qu’il est une pure convention, absolument contingente et réfutable par simple décision ? Les dégâts irréversibles qu’il engendre relèvent hélas, quant à eux, de réalités non conventionnelles. Les incendies immenses et les espèces disparues ne peuvent être défaits par décision collégiale. Il est temps enfin d’être sérieux et posé, rationnel et raisonnable. Donc radical dans la recherche d’un ailleurs. Il est temps de voir que les anomalies innombrables appellent une révolution. Une révolution contre la mort, contre la bêtise, contre la suffisance. Une révolution bienveillante, aimante et prégnante. Il est temps de vouloir plus que quelques thérapies ciblées : il est temps de guérir.
Aurélien Barrau

--------------------------------------------------------------------------------------

Voilà, que chacun réfléchisse.

regime

Enfin un site qui me comprend !

philosophie

Je vois sur le net plein de gens demander qu'on pende les grévistes, ceux qui coupent le courant ou stoppent les trains et les raffineries.

 

 

erreur

Je viens de regarder un documentaire médical très intéressant dans lequel un virus se fait passer pour un truc tout gentil avant de pénétrer dans la cellule, pour tromper ses défenses, et ensuite il migre jusqu'aux centres de commande de la cellule, il en détourne la machinerie à son profit pour lui faire faire un travail pour son compte, la cellule finit par en mourir et il repart ensuite pour aller infecter une autre cellule, en s'étant nourri de ce qu'elle a été obligée de produire. Au passage il a fabriqué des clones qui iront infecter d'autres cellules voisines.

Et puis je me suis rendu compte que j'étais sur BFMTV qui expliquait l'irrésistible ascension de la République en Marche au sein de notre pays.

 

Cinéma

"Une vie cachée " de Terrence Malick.

Ce cinéaste nous a habitués à des rythmes lents, des cadrages somptueux et des musiques envoutantes (la ligne rouge, les moissons du ciel ..) mais là, on est dans l'overdose.

L'histoire est vraie. En gros, c'est un objecteur de conscience, humble paysan autrichien, qui refuse de prêter serment d'obéissance à Hitler. Il finira guillotiné. Bien plus tard, l'église catholique, en recherche d'icône de rédemption, l'exhumera de l'oubli pour en faire un contre exemple historique servant ses intérêts.

Ceci dit, M Malick n'était pas obligé d'en faire une interminable (2h54 !) réflexion manichéenne sur les bons et les méchants, les jolies prairies alpestres et les moches prisons du Reich, l'amour de sa femme et la haine nazie.

Pour ceux qui aurait du mal à comprendre le manichéisme, une aide est fournie : le film est en VOSTFR, les acteurs sont autrichiens, les gentils (même si ce sont des germanophones) parlent en anglais, traduit, et les méchants en allemand, non traduit. Colonialisme culturel oblige !

Bref, le film est articulé en trois axes.

• LOONNNGG traveling sur des moissons montagnardes, musique de violoncelle mélancolique, réflexions en voix off sur l'amour
•  Scènes maladroites de la femme éplorée et fidèle en butte à la vindicte ostracisante des villageois 
• LOONNGUES scènes du temps qui passe (lentement !) dans les prisons autrichiennes, entrecoupées de mauvais traitements … de musique de violoncelle et de réflexions en voix off  sur l'amour.  
  Du Malick ancien, ne reste que la lenteur, en encore plus lent que d'habitude, le souffle épique a disparu.
  Quand la salle s'est rallumée, j'étais en compagnie de 3 boucs Camif, de deux vieilles institutrices, et d'un intello bobo avec Télérama sous le bras. Ils ont surement trouvé ça "d'une grande beauté formelle et porteur d'un message puissant."
    A EVITER !!!
  

Test

Choix 1 : Arrivée d'un TGV non annulé en gare du Nord

Choix 2 : Black Friday au Monoprix de Chatenay Malabry

Choix 3 : Mélenchon ne veut pas qu'on perquisitionne ses bureaux

Choix 4 : Description d'un piquet de grève par Olivier Truchot sur RMC

Choix 5 : Promotion sur le Nutella au Lidl de Sedan

La poste, plus près de chez vous ?

Toute l'hypocrisie des gens qui nous gouvernent, résumée en une photo : la disparition d'un guichet de la poste dans une galerie commerciale, remplacé par un décor en trompe l'œil fleurant bon la France (petites fenêtres, arbre..) et un slogan minable " la poste est toujours là pour vous servir " , le "là" indiquant une simple boîte aux lettres.

Ou comment faire disparaître les services publics tout en affichant le contraire !

Et ils se demandent pourquoi on est pas content .