Quand je n'ai rien à dire....

lecture encore

Un pays sur les nerfs – Tahar Ben Jelloun

 

C’est un recueil de différents textes parus dans un hebdomadaire à visées culturelles.

 

Quand on lit Tahar Ben Jelloun, c’est toujours pareil : c’est beau, c’est profond, c’est puissant, c’est humain .

On ne peut qu’être d’accord avec ce qu’on lit, à moins d’être un parfait imbécile.

Et puis une fois le livre terminé, et refermé, on se dit : « Et alors ? … » on attend une concrétisation, une « dévirtualisation » de ces belles notions, on regarde le monde et on voit qu’il a pris, irrémédiablement, une autre direction .

 

La faute à qui ? Répondre à cette question ne servirait qu’à justifier la rhétorique de l’auteur, et donc à tourner à vide.

 

Tahar Ben Jelloun me fait penser à un moellon, joliment taillé, parmi les débris d’un monument rasé, du côté de Bamyan ou de Mossoul, que l’on montre à ses enfants en disant « ils savaient construire en ce temps là ! »

 

Ce temps est hélas passé, il nous faut nous remonter les manches et faire le sale boulot que la vanité de cette rhétorique à engendré.

 

Lecture

Mark Twain – Cette maudite race humaine

Petit texte inédit, semble t il.

Sur le fond, la préface de Nancy Huston pose bien le problème : « […] Nombre de Français croient connaitre Mark Twain pour avoir absorbé, adolescents, une version plus ou moins édulcorée ou disneyfiée des aventures de Tow Sawyer et de Huckleberry Finn […] » Les Français sont donc des imbéciles incapables d’assimiler une vraie culture, c’est évident.

Impression confirmée par le texte de Mark Twain : « […] Il n’y a qu’un seul degré possible en dessous du sens moral, c’est le sens immoral. Le Français l’a. L’homme est juste en dessous des anges. Cela le situe clairement. Il est entre les anges et le Français. […] »

Autant dire des Untermenschen.

Bref, le « petit texte inédit » de Mark Twain n’est qu’un ramassis de poncifs xénophobes que les anglo-saxons véhiculent à longueur de temps vis-à-vis des Français, taraudés qu’ils sont, depuis 1000 ans, par l’implacable vérité qu’ils ne font que singer la civilisation inventée par leurs meilleurs ennemis. Ce texte aujourd’hui ne serait peut être pas exempt de soucis judiciaires, tant il est niaiseux et haineux.

Sur la forme, on s’amuse de voir Mark Twain tenter de faire un humour mondain à la manière de ce que produira Alexandre Vialatte, un siècle plus tard, avec beaucoup plus de talent. Moi qui ne suis qu’un petit Français, ne connaissant de Mark Twain que Tom Sawyer, Huck Finn, et (j’ajoute) quelques bons mots entendus aux grosses têtes sur RTL dans les embouteillages le soir, moi qui suis un Untermensch, je me réjouis de voir comment de prétendus érudits, sensés connaitre mon pays (l’auteur, comme celle qui le préface, y ont vécu longtemps), arrivent à le haïr, aveuglés qu’ils sont par leur inconscient collectif raciste.

Ecologie

Dans une interview à la dramaturgie savamment calculée,  sur Europe 1, aujourd'hui Nicolas Hulot appelle à l'union sacrée contre le réchauffement climatique. Une question me taraude, cependant :

Ses Hummers vont ils bien ?

Lecture

Territoires de Olivier Morel.

La suite de la vie du capitaine Costes. Un vrai plaisir de lire cet auteur qui décrit le sordide avec élégance.  À lire absolument pour comprendre ce que 30 ans de lâcheté et de compromissions ont généré dans nos banlieues.

 

Lecture

Miro Hetzel  de Jack Vance

Un héros vaguement récurrent de Jack Vance, pas vraiment le meilleur, mais on retrouve les fondamentaux du grand Conteur : mondes étranges, minutie chatoyante des descriptions, intrigue classique du futé sympa contre un roublard fuyant ...

Pour ceux qui aiment Vance (j'en suis ..) mais les autres qui veulent le découvrir , ne commencez pas par celui là.

Arrêtez, vous me faites mourir !

 

     Un monde où la Méditerranée est une mer morte,

     où la plupart des plages sont interdites.

     Où, certains jours, à New York, il pleut de l'acide.

     Où tout le monde ou presque souffre d'allergies,

     d'intolérances, où les microbes résistent aux antibiotiques

     et la vermine aux insecticides.

     Où l'eau du robinet n'est potable que certains jours.

     Où l'espérance de vie décroît régulièrement et où

     s'étale sur les murs le slogan des résistants désespérés écolos :

     Arrêtez, vous me faites mourir !

     Un monde où il est peut-être trop tard.

     Mais où certains, comme Austin Train,

     le fondateur légendaire du mouvement antipollution,

     continuent d'espérer jusqu'à leur dernier souffle,

     que l'homme se reprendra et refera de la Terre un jardin.

 

le troupeau aveugle, de John Brunner ... 1972 !

Mdo