Les opéras de l'espace. de Laurent Genefort.
Une pierre de plus dans la construction de l'univers étonnant de l'auteur.
Cet écrivain talentueux semble s'être fait une spécialité dans la description de mondes complexes et étranges. Il a eu par ailleurs, l'idée intéressante (mais pas tout à fait nouvelle ! ) de relier chacune de ses créations en une unique logique, celle d'univers créés par les mystérieuses "portes de Vangk".
L’histoire s’inscrit donc dans un "avatar" de ces portes, les "bulbes de Griffith", sortes de tubercules géants, chacun vaste comme un petit continent, et abritant une civilisation différente de celle du voisin, agencés entre eux par des canaux communicants, comme une gigantesque molécule complexe flottant dans l'espace. On voyage au sein de ces bulbes, suspendus à des filins, car leur enveloppe interne est tapissée de piquants féroces qui embrocheraient toute personne en contact avec leur surface. Le héros, un chanteur célèbre et riche dont la voix, cassée, ne peut être réparée que par les mystérieux Yuweh, dont un "serait" tapi au sein d'un des bulbes, les visite un par un, avec une troupe de théâtre qui lui sert de prétexte. Mais le chemin vers le but se révélera but lui même, selon l'adage de Compostelle.
Une belle aventure, chamarrée et exotique, divertissante et riche, trop linéaire cependant. L’influence de Jack Vance est flagrante (les chroniques de Durdane) mais aussi, plus surprenant, celle de Silverberg (Majipoor).
On n'en voudra pas à l'auteur d'avoir abreuvé son imaginaire à de telles merveilleuses sources.
Je regrette néanmoins une fin moins travaillée.

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