Le chant de la Tamassee de Ron Rash
À la frontière entre la Caroline du Sud et la Géorgie, la Tamassee est une rivière sauvage de montagne. Depuis quelques années, elle est protégée par le "Wild and Scenic Rivers Act" qui limite les activités autour d'elle.
Un drame soudain, la noyade d'une fillette, va être le cheval de Troie de l'arrivée sournoise du monde des médias, des touristes, et des marchands du temple. Au travers d'une chronique émouvante et languissante d'un monde de fermiers isolé des fureurs modernes, monde qui meurt doucement sous nos yeux, on assiste à l'impitoyable avancée de la modernité. La Tamassee se défend, discrètement, aidée par ses anciens et ses nouveaux partisans. Il n'y a pas d'affrontement final, la lutte, inégale, continuera, mais des temps sombres s'annoncent.
J'ai mis du temps à rentrer dans ce roman intimiste, mais il est d'une belle poésie douce et triste.
2 images, sans rapport apparent, me sont venues :
Celle du petit indien, à la fin de "Mission", qui s'enfonce encore un peu plus profond dans la forêt, avec quelques survivants, pour échapper aux soudards portugais.
L'idée utopiste que je me fais de Clifford Simak, mâchonnant un épi de blé sur son perron.
Où allons nous ?