La maladroite, d'Alexandre Seurat.
Difficile à décrire ; écriture très moderne, un peu "enquête journalistique télévisuelle", strictement basée sur les déclarations de divers protagonistes, qui s’enchaînent et se déroulent, des témoignages vains annonciateurs de la tragédie que l'on devine.
Spectateur, bénéficiaire d'une vue d'ensemble imprenable ... et confortable, sur le résultat inéluctable, on s'agace, puis on s'indigne, puis on passe à la colère face "à tout ce monde qui n'a rien fait".
Et puis on ne peut s’empêcher de se dire que, à la place d'un des acteurs parcellaires si bien décrits, on n'aurait peut être rien fait non plus...
D'où un immense malaise.
Avec un peu de recul, on a là une métaphore des sociétés modernes, ensemble de maillons individualistes organisés dans le but de transmettre la contrainte aux maillons adjacents.
J'ai terriblement pensé à mon entreprise, figée dans sa glu et ses petits conforts si médiocres.
Mais je m'écarte du sujet .... ce livre est un drame (tiré d'un fait divers réel ...), terriblement banal, terriblement moderne.