Au cinéma, The Big Short : Le Casse du siècle.
Histoire vraie. Quelques traders au nez creux anticipent la crise dite "des subprimes", pour se faire un max de pognon.
Un film, bien fait, plaisant, à l'américaine, qui donne l'impression de puissamment dénoncer la finance, tout en l'encensant.
En effet, le film explique avec assez de clarté comment le pognon des grandes banques est devenu complètement virtuel, du fait de l'accumulation quasiment sédimentaire, de "produits financiers", chacun basés sur des paris que la précédente couche tiendra, ou pas, dans la confiance des investisseurs, puis par des combinaisons linéaires de plusieurs d'entre eux, ce qui donne, in fine, des valeurs, achetables ou vendables, s'incluant elles-mêmes dans des phénomènes récursifs, ou cycliques.
La mise en compétition "ultralibérale" des diverses agences de notation achève de masquer la forfaiture intellectuelle, en délivrant des notes de solidité bidon, basées sur le clientélisme.
Il reste que ce joli château de cartes est basé sur l'argent des propriétaires de maisons, endettés, et ne remboursant pas.
Le chateau, bâti sur du sable, s'écroule d'un coup, et les banques manœuvrent alors pour que ce soit les contribuables qui paient les pots cassés.
Un joli moment à la Michael Moore, mais .... les petits génies qui ont vu le coup venir, les "héros" de l'histoire" s'insèrent parfaitement dans ce jeu de dupes, en pariant précisément sur un produit financier concocté sur mesure, couvrant (et plus !) le risque d'écroulement.
Bref, une morale à la con, Marcuse fait toujours peur dans l'inconscient collectif des banquiers, apparemment.
J'ai par contre beaucoup aimé le personnage du génie matheux déjanté , "presque" sympathique car, bien que jouant un jeu mortifère, il ne se préoccupe que de l'excitation cérébrale procurée. J'ai bien dit "presque".
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