Je savais qu’ils existaient, ou plutôt qu’ils avaient existé.
Après la vague post 68tarde qui en avait vu fleurir un peu partout, la rigueur réactionnelle et impitoyable de la société les avait ringardisés, émasculés, ridiculisés, refoulés dans des réserves, puis lentement digérés.
Bien sûr, le phénomène n’est pas mort, une génération spontanée, opiniâtre et impatiente, se recrée avec obstination, année après année. Mais, seuls, jeunes et naïfs, ils ne font pas le poids face à la Machine.
Rares sont ceux qui ont pu survivre, en restant lucide et joyeux, amoureux et combattant.
Hier soir, le bouche à oreille m’ayant guidé, tel un GPS occulte et facétieux, je me suis retrouvé en face d’un représentant de la race disparue. La race humaine s’entend.
50 personnes sur des chaises, des inconnus. Un hôte charmant. Et voilà, Môrice Bénin est là, le vrai, l’unique le seul. Changé et inchangé, vieilli et éternellement jeune, et, miracle de son immunité à la connerie ambiante, bonifié par le temps.
2 heures de bonheur, de marche sur l’eau, de joie et de plaisir. De raffinement .
Pas d’espoir, non, ne rêvons pas (pardon Môrice). Mais pendant 2 heures, le monde était beau.
MERCI

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