Chaque fois que je pouvais, j'écoutais ou lisais les réflexions de Philippe Bilger.
D'accord ou pas d'accord, peu importe : il me semblait qu'il portait un regard lucide et objectif sur la société, ça faisait plaisir par rapport aux dogmatiques.
Puis, cet après midi, à la radio, un auditeur, sans doute mal intentionné, lui a posé une question simple :
Du temps où il était procureur, et à l'occasion d'un réquisitoire particulièrement sévère suivi pourtant d'un acquittement, comment vivait il ceci le soir ? pas de doute ? de honte ? du culpabilité ? enfin bref quels étaient ses sentiments ?
Et j'ai découvert, dans les bafouillis embarrassés de sa réponse, dans les tentatives de bottage en touche, jusqu'à prétendre avoir oublié la question après un long laïus de diversion, un homme facilement donneur de leçons aux autres, mais qui ne supportait pas qu'un gueux lève la patte sur son piédestal.
Un médiocre de la trempe de ceux qu'il dénonce.
Il a été sauvé, in extremis de la noyade, par l'intervention autoritaire de la maitresse des débats, Mme Wendy Bouchard (oui , celle avec qui Grincheux ne passera pas ses prochaines vacances)
Bon vent, tigre intellectuel de papier inflammable.