Clifford D. Simak est, comme on dit, un « auteur de science-fiction ».
Mais il est en fait bien autre chose.
D’abord, c’est un terrien, un fermier, un paysan que l’on imagine bien, sur sa terrasse en bois, machônnant un brin de blé en se balançant dans sa chaise à bascule, un soir, contemplant la campagne dorée encore tiédie par un soleil d’été.
C’est un poète. Ses descriptions, qu’elles soient de planètes lointaines et exotiques, ou de la grange de son voisin, sont simplement BELLES.
C’est un original. Il est inclassable, à l’aise avec les fusées comme avec les charrues, les pieds sur terre et la tête dans les étoiles.
C’est un optimiste. Au delà de l’homme lui-même, pour l’intelligence duquel il a quelques réserves, ce qu’il décrit est souvent confiant dans une issue positive apportée par le bon sens triomphant.
C’est un sage. Il se méfie de la technologie, des robots, mais aussi des hystéries collectives, des outrances. Il aime la foi, déteste la religion.
Et puis c’est un conteur hors pair.
Il a beaucoup influencé mon apprentissage de la science-fiction, lorsque, par hasard, je suis tombé sur « Demain les chiens ». Son plus grand succès, pas son meilleur bouquin, à mon humble avis, mais tellement beau, tellement visionnaire, tellement questionnant ….
Puis ce fut « Au carrefour des étoiles » , lumineux.
Je n’ai bien sûr pas tout lu de lui.
Mais s’il fallait ne retenir qu’une œuvre, je citerais « L’épidémie » petite nouvelle dans laquelle on ne voit pas la queue d’un extra terrestre, pas le moindre rayon de la mort, mais une réflexion pesée, calme, profonde, subtile, splendide, sur la hiérarchie des valeurs, le rôle de l’homme envers ses semblables.
Magnifique.