Un des dégats collatéraux de la surdité est qu'on ne peut plus trop fréquenter les salles de cinéma. Car les films grands publics, récents, français, et sous-titrés sont encore une exception.
On se rabat donc, la plupart du temps, sur des films type "ciné club", coréens, tchèques ou iraniens, en VO car ce sont les seuls que l'on puisse "apprécier". (au sens : porter une appréciation )
On se retrouve donc dans de petites salles, souvent vides, souvent tard, peuplées de rares intellos boutonneux asociaux, de retraité(e)s qui pensent ainsi lutter contre Alzheimer par ce type de culture, de profs de collège avec bouc camif et pantalon de velours cotelé, ou de bobos "de gauche" qui se font un devoir de s'ouvrir au monde, par procuration, douillettement lovés dans leur fauteuil.
Ne me reconnaissant dans aucune de ces catégories, je prends néanmoins plaisir à découvrir autre chose que ce qu'on nous propose d'habitude sur grand écran.
Les enfants de belle ville est un film iranien, une sorte de drame cornélien dans lequel se débattent les protagonistes. Ca a le mérite de montrer que, sous le couvercle lourd, implacable et injuste de lois islamiques moyennageuses et barbares, bat toujours le coeur des gens.
Les bobos en sortiront rassurés sur l'avenir du monde.
Les retraités, auront oublié demain, les profs de collège penseront vaguement à en parler lors de leur prochain cours dans une classe "issue de la diversité" et les boutonneux asociaux iront cracher leur révolte sur facebook.
Moi j'ai trouvé ça émouvant. Une simple photo, d'un simple moment, de la marche du monde, qui boite .

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