Poussé par un reste de civisme, je me suis accroché un moment sur LCP à suivre les mouvements de mentons et déclarations assurées de 6 pantins qui postulent au gros gateau crémeux du pouvoir.
Avec le talent quasi darwinien (sans ça il ne seraient pas arrivés là) de déguiser les faits, et d'éluder les questions gênantes, ils plantent le décor, répondent à côté, passent la brosse a reluire aux électeurs, prennent des airs martiaux dans des débats accessoires.... bref les recettes habituelles.
Je voyais bien, moi qui me suis construit dans le culte de la rationalité, que tout ça n'était que théatre.
Que la réalité, c'est ce maire, du même parti, qui a viré mon épouse de son boulot parce qu'elle était devenue handicapée dans un accident de travail, la jetant à la rue, si je n'avais été là.
Que la réalité, c'est une société épuisée par des tiques qui lui sucent le sang, et lui instillent, jour après jour le poison de leurs médiocres magouilles. Que nous votons tous les 5 ans pour changer de tiques, mais c'est tout.
Alors j'ai zappé !
La 2, un présentateur playmobil posant des questions convenues à un fringant dirigeant de l'autre bord.
Pas assez convenues cependant : le dit-ministre devait employer tout un tas de passes de torero pour éviter d'expliquer pourquoi il présentait des chiffres FAUX, et malgré les 5 ou 6 tentatives du présentateur, tout ça a marché, avec le sourire. Onva dans le mur, mais avec le sourire. (yavait le tirage du loto, après)
Je voyais bien, moi qui me suis construit dans le culte de la rationalité, que tout ça n'était que théatre.
Quand j'étais jeune je me délectais de romans puissants d'anticipation, de John Brunner et ses sociétés exsangues à P. Dick et ses psychopathies .
C'était distancié, on se faisait peur à peu de frais, on pouvait en parler des nuits entières, au milieu des volutes bleutées de produits interdits. On refaisait le monde, on était peut être aussi 6...
Mais là c'est pas pareil, on y est, et on ne peut même plus en parler.
Au secours.