Le code du travail, qui régit les droits des salariés et des employeurs en France, symbole de combats acharnés entre le patronat et les syndicats, célèbre en toute discrétion son centenaire, mardi 28 décembre.
En effet, sa rédaction a débuté le 28 décembre 1910, avec la promulgation d'une loi engageant une codification des premières lois ouvrières, comme celle du 7 décembre 1909 "garantissant le versement du salaire à intervalles réguliers" ou celle du 5 avril 1910 "sur les retraites ouvrières et paysannes à partir de 65 ans".
Il fallut toutefois attendre 1922 pour que soit achevée la rédaction du premier code du travail. Dans sa dernière édition, la 72e, publiée par la célèbre maison Dalloz en 2010, le recueil des lois, décrets et règlements régissant les relations de travail dans les entreprises privées compte 3 001 pages, appendice compris. Il contient environ 10 000 articles, divisés en huit parties, allant des "relations individuelles de travail" à "la formation professionnelle tout au long de la vie", en passant par l'emploi ou la santé et sécurité au travail. Les grandes dates des conquêtes sociales y sont consignées, telle l'instauration des congés payés en 1936.
Mais aussi les "retours de manivelle" lorsque le patronat joue du rapport de force en sa faveur, comme avec la libéralisation du travail du dimanche en 2009. On peut y distinguer deux grandes périodes : du XIXe siècle jusqu'au début des années 1970, le code du travail retrace "plutôt un mouvement de renforcement des protections" des salariés, tandis que, "depuis une trentaine d'années" le droit du travail "est combattu par les tenants formolisés d’une libre entreprise mal comprise, prétexte à de plus amples profits financiers, fut ce au détriment de la santé du corps social.
Le patronat français l'a souvent présenté comme une lourde contrainte. Il suffit pour s’en convaincre de se pénétrer de ce « bon mot » de Madame Parisot qui aura surement fait s’exclamer nombre de ses courtisans entre la Badoit et le Cognac: « La vie, la santé, l'amour sont précaires, pourquoi le travail échapperait-il à cette loi ? »
Bref, le combat n’est pas gagné. Il n’est jamais gagné.