Imaginez un désert aride, chaud, brûlant. Une fournaise qui éradique toute vie.
Le temps passe, des mois longs et vides.
Puis un orage, probablement égaré, vient crever au dessus de la plaine de sable cuit.
En quelques jours, un tapis de fleurs pressées éclot, vite vite, la vie se précipite dans ce créneau, il y a tellement de choses à faire, éclore, se faire féconder par un insecte ou le vent, faire une graine la déposer dans le sable encore humide, ou elle patientera des années avant la prochaine averse, à l'abri du soleil infernal.
Mais justement les insectes , eux aussi pressés, arrivent en masse affamées et dévorent tout ce qui pousse, des nuées de criquets éradiquent cette envie de vivre, et repartent, tout aussi vite, laissant derrière eux des fanes en train de s'assécher au soleil redevenu brulant.
Scène ordinaire du namib ou du kalahari.
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Remplacez désert aride par campagne boueuse, soleil infernal par pluie battante, orage par rayon de soleil, fleurs par habitants de bretagne et criquets par touristes.
En effet, nous autres patientons tout l'hiver derrière nos fenêtres embuées a regarder la boue envahir les champs, avant d'aller dormir dans des draps humides, que les timides rayons de soleil d'avril nous permettent d'aller voir la mer sans attraper une pneumonie et respirer le subtil arome de coco des ajoncs sans choper un rhume, alors on sort vite, bravement et impatiemment ... pour se heurter aux hordes de touristes venus s'imbiber de cette authenticité en boite dont ils révent.
En bretagne, ya deux saisons, celle de la pluie, et celle des touristes. ces deux calamités remplissent parfaitement le calendrier.
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