Toujours un effet collatéral de l’entorse, je stagne devant la télévision.
Cet après-midi., un remarquable documentaire permettant de suivre « pas à pas » le calvaire d’une famille dont la mère a été renversée, je dirais plutôt massacrée, écrabouillée, par un chauffard qui a pris la fuite.
Tout commence avec le SAMU, en direct au moment de l’accident, les pompiers, les policiers, la famille paniquée, la dame en coma profond.
Contre toute attente, y compris des médecins, elle survit.
S’ensuit alors un long chemin de croix pour elle : opérations, kiné, ergothérapie, orthophonie, et la réappropriation de son passé, car les séquelles au cerveau et à la mémoire font peine à voir (chapeau à l’équipe médicale).
En aparté : il est du dernier chic, dans le moindre des blogs, de lire sans arrêt des « j’ai honte d’être français » pour tout et pour rien.
Et bien quand je vois la mobilisation médicale (et financière !) autour de cette femme j’avoue, je suis fier d’être français, et pas américain – fin de l’aparté.
La police, parallèlement, mène une excellente enquête et finit par confondre le minable, le lâche, le sous-homme qui a juste trouvé la ressource morale de déclarer sa voiture volée pour masquer son crime.
On voit, pas à pas, le retour vers la vie de cette femme pugnace, et les cicatrices insidieuses que cette épreuve va laisser dans la famille courageuse.
On se révolte (j’ai honte d’être français ? oui un peu sur le coup) quand on voit la manière tout simplement MALPOLIE dont la justice balaie l’affaire, sans égard pour la, et les, victime(s).
On est ébahi de la peine symbolique « offerte » (il n’y a pas d’autre mot) au chauffard.
Enfin, le reportage (durée réelle 4 ans) se termine sur la vision d’un couple qui a vieilli de 30 ans d’un coup. On a l’impression que c’est la « justice » qui a donné le coup de grâce. Qui leur a volé le reste de leur vie.
Excellent et émouvant reportage.
Mais je me suis fait une réflexion : pour que ce reportage existe il faut nécessairement qu’ils aient filmé des gens depuis le début (arrivée du SAMU etc...) : des personnes dont on ne sait pas si elles vont survivre.
Donc ils en ont filmé plein, et ils ont gardé celle qui a survécu.
Ce soir mes pensées vont aux autres, ceux pour lesquels, devant un encéphalogramme plat, les cameramen ont arrêté leur engin parce que « non, coco, c’est pas bon pour nous il est mort, allez on va en chercher un autre »
Les commentaires récents