Cette analyse est tellement bonne que je n'ai pas à me creuser le ciboulot pour pondre moins bien :) donc je la publie in-extenso avec l'aimable autorisation de son auteur.
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Bonjour les amis !
La nuit a été dure malgré que je n'ai pas fait la fête.
Je dois vous avouer une petit truc. Je ne comprend toujours pas comment la Nouvelle Zélande a perdu ce match ! Certes la France a fait un grand match, mais pour moi, ce sont les blacks qui se sont battus eux-mêmes en grande partie. Sans vouloir démériter les valeurs de nos petits bleus, je vais essayer de vous expliquer l'inexpliquable.
Comme nous l'avions dit à plusieurs reprises, quelques points mineurs jouaient en faveur de nos tricolores. Il se murmurait dans les chaumières que c'était peut être le meilleur moment pour prendre les blacks. On ne croyait pas si bien dire. Un certain optimisme mesuré laissait entrevoir quelques filaments d'espoir. En effet quelques présages d'avant match pouvaient nous laisser rêver en une issue heureuse :
- Les français avaient à coeur de se racheter de cette bévue du match inaugural contre l'Argentine. On s'était mis dans une drôle de galère et le fait de rencontrer les blacks si tôt n'était que de notre faute.
- Nous sommes les bêtes noires des blacks en Coupe du Monde. La demi de 1999 est encore dans toutes les mémoires néo-zélandaises et hantent leurs esprits. Disons du moins que nous étions l'équipe que redoutait le plus nos adversaires car nous sommes imprévisibles. Même si le "french flair" n'est plus aussi courant que par le passé, tout peut arriver dans un match contre les bleus.
- Exit le Stade de France et direction Cardiff. Loin d'être un handicap, cette rencontre à l'extérieur est sans doute un bon présage. Point d'invités neutres dans notre antre; ce sont les vrais supporters qui se sont déplacés à Cardiff. J'ai l'impression que le Stade de France fait un petit blocage sur nos sportifs. La "froideur" du public, la pression du match à la maison, tout cela nous bloque un peu.
- Il ne faut pas se leurrer. Sur le match, ce sont les blacks les archi-favoris. Ce sont les brésiliens du rugby, les meilleurs joueurs du monde, craints et vénérés de partout, de véritables mythes. Ils portent le deuil de leurs adversaires et pourtant presque tout le monde aime cette équipe. Moi le premier, je suis pour eux, sauf bien sûr lorsqu'on les rencontre. D'un autre côté, ce sont eux qui ont tout à perdre dans la rencontre. Une défaite black et c'est un retour très difficile au pays où la vindicte populaire est sans doute beaucoup plus âpre que par chez nous. Nos petits bleus, eux, sont les outsiders de luxe. Une défaite est synonyme de normalité et une victoire d'exploit ou de miracle. Rien à perdre donc hors l'honneur en cas de raclée mémorable.
- Les dernieres confrontations entre les deux nations ont été prises comme référence par beaucoup de pseudo-spécialistes. La France y a encaissé des roustes incommensurables, celles à se terrer de honte dans les vestiaires. Seulement, tout le monde ou presque a oublié les circonstances de ces matchs. Lors de la dernière tournée dans l'hémisphère sud, les internationaux des 4 meilleures équipes françaises ne sont pas présentes. Et il y en a un sacré paquet. De plus, certains arbitrages ont été largement montré du doigt, en notre défaveur comme de bien entendu. Mr Dickison, si vous me lisez ....
- Enfin, il y a eu cette histoire de maillot avant la rencontre. J'ai été le premier à m'insurger contre la position de la France. Seuls les imbéciles ne changeant jamais d'avis, je dois reconnaître que j'étais légèrement emporté à tort. Qu'aurions nous dit si sur une Coupe du Monde organisée en nouvelle Zélande, le petite France aurait demandé aux blacks de changer la couleur de leur maillot pour garder nos couleurs bleus, tout cela en ayant de surcroît perdu le tirage au sort. Tout le monde aurait dit "Pour qui se prennent ils !" N'oublions pas que là, c'est un peu le cas inverse. Maintenant les blacks en gris ne sont pas tout à fait de vrais blacks. Un petit côté effrayant a disparu d'un coup.
Maintenant, les blacks restent les blacks et ce n'est pas une tunique plus claire qui influe sur leur jeu redoutable et sur la valeur intrinsèque des joueurs. Mais comment ont ils faits pour perdre ce match ! Lorsque je regarde la feuille de stats du match, je ne regrette pas de ne pas être le coach néo-zélandais. C'est incompréhensible ! Jugez-en plutôt :
Possession : 71% pour la Nouvelle Zélande et donc 29% pour nous
Territoire : 63% pour eux et 37% pour nous
Temps de jeu dans les 22 adverses : 8' 10" pour eux et 2' 07" pour nous
La domination black n'est donc pas à démontrer
Tout ceci est confirmé par la stat suivante
Placages réussis : 36 par le blacks contre 178 pour les bleus.
Ont voit bien qui attaquait et qui défendait.
Encore une fois, je ne veux surtout pas dévaloriser la super performance des français mais j'essaie juste de comprendre l'incompréhensible. D'autres stats nous expliquent un peu le pourquoi du comment.
Fautes (main, coup de pied, renvoi) : 10 pour eux contre 5 pour nous
Pénalités concédées : 7 pour eux contre 2
Carton jaune : 1 à eux
Placages manqués : 11 chez eux sur 47 (moyenne 23.4%) ; 19 pour la France sur 197 (moyenne 9.6%)
Tout cela semble donc confirmer le fameux adage "Dominer n'est pas gagner". La Nouvelle Zélande à bien dominé territorialement mais pas techniquement et tout cela parce qu'il y a un facteur d'avant match que j'ai volontairement omis et qui a lui tout seul explique tout.
A l'image du match de l'après-midi, l'hémisphère sud fait un complexe de supériorité. Les blacks n'ont pas respecté les joueurs français et les ont pris juste pour des faire-valoir. Humilité et respect de l'adversaire sont les mamelles du rugby. Les blacks l'ont oublié. Ils ont voulu nous faire mal, nous culbuter, nous écraser. C'est les pieds dans la me*de que le coq français chante le mieux. Il l'a encore montré sur ce match. Les caramels de Chabal lors de la dernière tournée ont marqué les esprits blacks et ils voulaient se venger et nous rendre la pareille. Quelle erreur ! C'était exactement ce qu'il ne fallait pas qu'ils fassent. Ah s'ils avaient ouvert le jeu vers leurs ailes, je ne pense honnêtement pas que le résultat aurait été le même. Les blacks ont été hautains et méprisants, ils repartent la queue entre les jambes.
Encore une fois, ceci n'est que mon opinion personnelle et n'engage que moi, mais il me semble que nombre de spécialistes s'accordent sur le sujet. Dans un prochain post, j'étudierai en détail le jeu français et surtout les joueurs français. La victoire fût belle mais tout ne fût pas rose. Il y a encore quelques imperfections à gommer.