Ce texte est un court extrait d'un article du monde sur le net . Il est représentatif, selon moi, du décalage entre les faits et les intentions, entre l'affiché et le vécu, entre le paraitre et l'être d'une secte intolérante et profondément raciste. -------------------------------------------------------------------- L'Etat malaisien est-il compétent pour statuer sur le droit d'un de ses ressortissants de renoncer à la religion musulmane ? Dans une décision largement considérée comme un test pour la liberté religieuse dans la région, la plus haute juridiction de Malaisie a répondu par la négative, mercredi 30 mai, en renvoyant la plaignante devant un tribunal islamique. La plaignante, Lina Joy, née Azlina Jailani et musulmane, s'est convertie au christianisme et a obtenu de l'état civil qu'il reconnaisse son changement de nom en 1998. L'état civil a en revanche refusé de prendre en compte son changement de religion - qui est inscrite sur la carte d'identité des Malaisiens d'ethnie malaise, considérés comme musulmans de naissance - exigeant pour cela que la jeune femme fasse d'abord acter sa décision par un tribunal islamique. Mais les autorités religieuses ne reconnaissant pas l'apostasie, Lina Joy s'est lancée dans une bataille juridique pour tenter de faire consacrer par la justice civile son droit à choisir sa religion, par ailleurs inscrit dans la Constitution, afin de pouvoir épouser un chrétien. Cette bataille a abouti, mercredi, à la décision de la Cour fédérale de Malaisie, prise par une majorité de deux contre un, deux juges musulmans contre un non-musulman. Le verdict, acclamé aux cris de "Allah akbar", le poing levé, par quelques centaines de musulmans rassemblés sur le parvis du palais de justice, a consterné les représentants des autres religions également présents. La Malaisie, qui se veut un pays multiculturel et multiconfessionnel, compte environ 60 % de Malais, 25 % d'habitants d'ethnie chinoise et 10 % d'ethnie indienne, le reste étant réparti entre d'autres ethnies. En vertu d'un programme ancien de discrimination positive, le statut de malais-musulman donne droit à divers traitements préférentiels économiques. Le président de la Cour, Ahmad Fairuz Abdul Halim, a estimé que Lina Joy "ne pouvait pas simplement entrer et sortir d'une religion à sa guise. Il y a des règles à respecter". Défendant l'opinion opposée, le juge Richard Malanjum a considéré que "le droit constitutionnel fondamental de la liberté religieuse (de Mme Joy) avait été violé" et a qualifié d'"abus de pouvoir" le refus de l'état civil de retirer la mention "islam" de sa carte d'identité. Lina Joy, qui a aujourd'hui 42 ans et, d'après plusieurs avocats, vit à l'étranger, ne se trouvait pas à l'audience. Selon l'avocat Malik Imtiaz Sarwar, qui représentait le barreau de Malaisie dans cette affaire, la décision de la Cour fédérale "reflète une volonté de faire des tribunaux islamiques un système judiciaire parallèle et égal" au système civil.
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